déméter | Force-toi à rêver sauvage.

L’amour. Simple valeur que Déméter ne semble être capable de prodiguer qu’envers sa propre personne, son propre reflet. Quelques traits angéliques qui auraient du appartenir à un autre homme, qui se voient gâchés par ses propres mots arrachant les commissures de ses lèvres. Fragile petite chose qu’est Déméter, fragile barrière que ce veut être son dégout de ses congénères. L’amour. Simple valeur que Déméter se voudrait capable de donner ici et là jusqu’à ce que son âme se soit répartie dans le cœur de nombreuses amantes. Homme de passion que ne désire pourtant que la simple reconnaissance de son propre regard. Ha oui, Déméter se veut rude, apeuré et bientôt bien souillé par ses propres gestes emplis d’égoïsme. Que pourrait-on attendre d’une personne de son rang ? Que pourront-on attendre de cet homme dont les seules paroles ne seraient que fuite inutile ? Il court simplement à en perdre haleine, il court simplement essayant d’échapper au temps qui lui a pris pourtant tant d’années, qui n’a pourtant pas effacé les rondeurs de son visage. La jeunesse est sienne et bientôt Déméter ne pourrait que s’effrayer à la simple idée de la perdre. Ainsi simplement la puise-t-il dans le doucereux amour qu’il cherche à se voir offrir. Et alors que ces simples attentions brulant sa peau ne pourrait que le satisfaire, le voici déjà à vouloir les rejeter, à vouloir les mépriser. Déméter simple homme n’estimant guère son propre genre. Déméter emplit de préciosité sans pouvoir trouver la simple personne qui pourrait répondre à ses inaccessible attente. Se contentant alors ici et là de quelques beautés qu’il sait éphémère, dont il voit déjà les pétales se faner une par une. Son don simplement lui permettant d’adoucir quelque peu le reste de leur éclat se mourant. Rêche, ne demandant simplement qu’à être poli. Puisque Déméter ne semble que laid, que piégé dans une lassitude incertaine. Si bien que sa propre solitude finit par se loger au creux de ses os, si bien que Déméter finit encore et encore par répéter ces quelques mots, ces quelques injures qui sans doute ne sont destinées qu’à sa propre personne. Puis finalement on finit par s’absenter, par le laisser dans ce qu’ils appellent « folie », dans ce qu’ils appellent « excentricité ». Dans ce qui finit par se refléter sur ses propres traits jusqu’à sa simple chevelure décolorée. Mais ses pensées sont sienne et sa délicieuse bouche efféminée alors ne finit alors que par s’ouvrir pour ses amours uniquement. Cette silhouette qui ne se définie que par un mince squelette, que par l’assemblement hasardeux de quelques os oui, n’est parvenue qu’à devenir une simple âme, une simple excuse pour rester dans un monde que Déméter ne pourrait juger à la hauteur de sa propre personne.

Ainsi Déméter parvint à embrasser le monde, ainsi le monde parvint à étouffer cette âme naissante. Fut-il né léché par les flammes de l’enfer ou simplement de deux êtres cela n’eut changé grand chose à l’affaire. L’amour simplement dessina ses traits et choisit de s’emparer de ce nourrisson. Quatrième fils d’une lignée sans grande réputation, quatrième fils honoré de devoir représenter l’espoir d’ornementer ce nom qui lui fut donné. Pourtant déjà dans l’ombre de son éducation Déméter ne pouvait qu’adorer les quelques douceurs qu’il pouvait trouver ici et là. Savourant les quelques arrangements de la bourgeoisie anglaise ou les simples boucles des dames que ses frères ne pouvaient que tourmenter, sans jamais les aimer. Oui, ainsi avait-il été nommé pour monter dans la hiérarchie, pour que le nom de sa propre espèce scintille par quelques caractères au milieu d’une simple page de la presse. Alors décida-t-on de le laisser poser les pieds sur le sol froid et monotone de la terre. Simplement envoyé dans un monde qui aurait du l’effrayer, l’apitoyer. Simplement envoyé dans un monde ou il ne put que tomber amoureux de cette délicate jeunesse se fanant chaque jours de plus en plus tandis sa simple enveloppe se voyait bénie du temps. Quel âge avait-il alors ? Ses simples doigts se voulant doués d’une symbolique magie pourtant n’avaient encore ressentie la moindre pulsion d’irréalité qui se devait d’être sienne. Alors déjà Déméter se demandait comment changer quelques rêves en doux cauchemars sans le don familial. Alors déjà Déméter se voyait effacer sa première mission de son esprit entre les quelques valses des grands salons de l’époque. Ainsi alors que la jeunesse avait finit par arracher sa beauté forcée des commissures de ses lèvres, il la rencontra. Ainsi alors que la simple enfance était encore sienne, sa douce lady déjà se fondait dans son époque, finirait par devenir oublié de ma sa mort prématurée. Entre quelques doux et des jolis mots lui étant accordés, il se décida à souffler sur sa délicate vie dans la simple peur qu’elle ne puisse lui prendre quelques années. Elle les lui prit pourtant, ces quelques instants d’une vie trop longue ou bien trop brève de son petit corps humain. Du simple touché de la paume de sa main faisant frissonner ses sens et lui faisant encore oublier jusqu’à sa propre race. Ce n’était pourtant un temps à aimer dans un monde chamboulé par la rage des hommes influencé de par ses congénères. Ce n’était pourtant un temps à aimer alors que sa simple banalité ne parvenait à s’effacer au fur à mesures des secondes défilantes. Elle ne dit mot et la société se mit à jaser. Déméter forcé de reculer, de vivre en sont toit caché, comme un joyau se devant d’être préservé. Déméter pourtant ne voyant en dessous de ses yeux ou sur le visage de son aimé se dessiner les quelques signes de sa longévité. Sa lady toujours ne pouvant que rester jeune, éternelle au creux de ses mains, elle se devait d’être parfaite. Ainsi son pouvoir prit-il possession de ses amours tandis que son intérêt se délaissant d’une charmante dame ne semblant pouvoir s’abandonner à la mort. Lassé d’une passion ardente qui brouillant la perfection qu’il lui avait inventé. Ainsi laissa-t-il la folie l’envelopper dans cette grande maison. Ainsi laissa-t-il la folie ronger ses sens et la peur s’éprendre de lui.  Son temps se figea à l’image de sa race sur ses os saillants et ses traits préservés alors qu’il se contenta de prendre le temps de sa lady, devançant la maladie qui l’avait rendue de plus fragiles à ses yeux. Le sang sécha en dessous de ses ongles comme une simple banalité. Et il s’évapora. Déméter oubliant son nom ici et là, se contentant de laisser comme simple souvenir quelques victimes, quelques compagnons pour sa belle amante déjà oubliée. Il se lassa encore et encore. Et finit par fuir en plus de tout le reste sa simple famille dont il avait oublié jusqu’au propre nom. Déméter pris simplement peur du monde dans laquelle il était tombé depuis bien trop d’années et ce monde ci prit peur de sa simple existence. De sa vie simplement insignifiante naquis des doutes. Ainsi se laissa-t-il porter. Ainsi espérait-il que cette haine finirait par l’achever ou au moins laisserait sa mort approcher. Pourtant Déméter se contenta simplement de fuir. Encore et toujours. Dans un simple soucis d’habitude. Oui, Déméter se contenta de suivre ses congénères dans un lieu qui aurait voulut lui apporter le salut. Et qui finalement ne lui apporta que cette doucereuse mélancolie qu’il avait finit par considérer comme la plus fidèle de ses amantes.

   

Another Day